Les crues le long de l’Oise navigable ont une conséquence peu connue et pourtant bien réelle, puisque jusqu’à des niveaux d’eau très élevés, la navigation continue. Lorsque la crue a débordé et commencé à envahir le lit majeur, le batillage (vagues générées par le passage de la péniche) déferle dans les zones urbanisées. La hauteur de vague peut atteindre 50cm de sorte que la hauteur dans les maisons est augmentée avec du courant qui peut pousser des flottants contre les murs.
Aujourd’hui, les Plus hautes eaux navigables (PHEN) réglementent la situation. Ces cotes sont définies dans un règlement de police et sont calculées en tenant compte de la manœuvrabilité des bateaux et de la possibilité pour les péniches de passer par les barrages lorsque les écluses sont submergées. Hélas sur plusieurs secteurs le long de l’Oise, ces cotes sont supérieures aux cotes de débordement de sorte que l’aggravation de l’inondation par le batillage est tout-à-fait admise.
Plus grave, la navigation peut continuer au-delà des PHEN aux risques du pilote. Ceci est inacceptable vis-à-vis des populations sinistrées. L’Entente consacre des dizaines de millions d’euros pour construire à grand peine des ouvrages d’atténuation des crues qui permettent au mieux un abaissement de 10cm à 20cm suivant les crues. Ces efforts sont totalement annihilés par une navigation non autorisée. De plus, la navigation aux risques et périls des pilotes est totalement irresponsable ; sans aucune assurance et dans des conditions de manœuvre difficiles, les bateaux peuvent heurter une pile de pont ou toute autre infrastructure et causer d’énormes dommages en totale insolvabilité, en laissant la réparation à la collectivité.
Le Président de l’Entente avait déjà saisi VNF en 2015 sur cette question, conduisant à un léger abaissement, manifestement insuffisant, des PHEN. Et le règlement particulier de police, de la compétence du Préfet, ne prévoit toujours pas d’arrêt forcé de navigation au-delà de ces cotes.
C’est pourquoi, suite à la crue de janvier 2018 qui a frappé les communes les plus en aval du Val d’Oise, le Président de l’Entente saisit le Préfet de région Ile-de-France, préfet coordonnateur de bassin, ainsi que les préfets de l’Oise et du Val d’Oise, appuyant ainsi une revendication des associations de sinistrés du Val d’Oise.