L’Oise et l’Aisne comptent les dommages après le passage d’un orage dans la nuit du 28 au 29 mai. Dans l’Aisne, Soissons et la Thiérache (Saint-Michel, Bucilly et Origny-en-Thiérache) étaient les plus touchés. Dans l’Oise, c’est Compiègne, Thourotte, Ressons-sur-Matz, Mareuil-la-Motte et le Valois qui ont le plus subi.
Mais paradoxalement, cet épisode correspond à une pluie assez modeste : le compiégnois n’a enregistré que 25 mm de pluie, dont 21 mm tombés en une heure. Et le soissonnais n’a reçu que 18 mm. Enfin la Thiérache a reçu 40 mm. Ces quantités sont très inférieures aux cumuls constatés la veille sur les Ardennes. Rocroi, au nord du département, a reçu 98 mm dans la nuit du 27 au 28 mai tandis que le sud d’Attigny essuyait 85 mm. De nombreuses coulées de boue ont été ainsi recensées sur les crêtes préardennaises et le rethélois, rappelant à ce territoire souvent exposé que ces phénomènes sont hélas récurrents.
Ces deux épisodes à une journée d’intervalle sont donc très différents. Les communes frappées dans les départements de l’Aisne et de l’Oise ont subi des dommages pour des pluies qui n’ont aucun caractère exceptionnel, ce qui milite pour des actions rapides et efficaces; à défaut des épisodes plus sérieux pourraient conduire à des catastrophes notoires. Rappelons, pour illustrer, que la crue exceptionnelle de la Verse des 7 et 8 juin 2007 correspondait à une pluie de 120 mm en 4 heures. A 25 mm nous sommes très loin du compte.
Dans les Ardennes, si les dommages sont notoires, l’on peut relativiser au vu du caractère pour le coup exceptionnel de la pluviométrie. Quoi qu’il en soit, la thématique de la lutte contre le ruissellement reste plus que jamais un sujet sensible à l’heure où les collectivités révisent leurs statuts pour clarifier leurs compétences. Le ruissellement étant une compétence optionnelle, les territoires sont hélas inégalement équipés pour entreprendre des programmes d’actions.