Le bassin de l’Oise et de l’Aisne est surveillé par le Service de prévision des crues (SPC) Oise Aisne, dépendant de la DREAL Grand Est et basé à Compiègne. S’appuyant sur des données produites spécifiquement par Météo France et grâce à un réseau de mesures, les prévisionnistes alimentent un modèle de simulation des écoulements des cours d’eau principaux. En cas de prévision d’une crue, un niveau de vigilance permet de sensibiliser les populations, comme pour les autres phénomènes météorologiques (neige, grand froid, vent etc.) dont nous sommes tous coutumiers.
Les niveaux jaune, orange et rouge, consultables sur le site Vigicrues, traduisent l’ampleur du phénomène à venir et ce par tronçon de rivière. Le bassin Oise Aisne est subdivisé en huit tronçons : Aisne amont, Aisne moyenne, Aisne aval, Oise amont, Oise moyenne, Oise aval isarienne, Thérain et enfin Oise aval francilienne (géré par le SPC Seine moyenne Yonne Loing). Chaque tronçon peut être mis en vigilance indépendamment des autres tronçons, la crue n’ayant pas nécessairement une gravité similaire sur tout le bassin.
Une particularité du risque d’inondation réside dans la durée du phénomène : entre le moment où la pluie tombe en Thiérache et en Meuse et le moment où la crue a rejoint la Seine, il s’écoule de deux à trois semaines, de sorte que les vigilances peuvent durer assez longtemps. Toutefois, une limite notoire est régulièrement déplorée : la prévision n’est effectuée que pour 24 à 72 heures suivant les secteurs. Or si une crue majeure est en cours sur l’amont des bassins, nous savons déjà, deux semaines avant, que ça se passera mal à l’aval du bassin, car la progression de la crue est inéluctable. Et ce laps de temps peut être mis à profit pour prendre des mesures de sauvegarde (mise en sécurité de biens, protection d’enjeux etc.) Mais si la crue n’est pas attendue dans les 72 prochaines heures, le tronçon aval restera au vert.
Cette limitation relève d’un principe de prudence, la prévision au-delà de 72 heures étant assez aléatoire. Mais sans être précise, la tendance est pourtant bien claire et pourrait être annoncée. Toute la démarche d’information fait l’objet d’un règlement annexé à un arrêté préfectoral, qui respecte certains grands principes nationaux de sorte que les espoirs d’amélioration de la visibilité sont assez vains. Et la prévision de crue étant une mission d’Etat, il n’est pas envisageable de s’engager sur une alternative qui pourrait, de surcroît, brouiller les messages. Fin de l’histoire ?
L’Entente, qui gère ses ouvrages de régulation des crues, dispose aussi d’informations pour optimiser leur gestion. Notamment, l’ouvrage de Proisy, assez en amont du réseau hydrographique, est assez réactif : Hirson peut être inondée en environ huit heures après la pluie et la crue se propage ensuite jusqu’à Proisy en douze heures.
Si l’ouvrage de Proisy est amené à réguler une crue de l’Oise, c’est que celle-ci affiche un débit au moins décennal (une chance sur dix chaque année). Il semble alors évident que la crue, même régulée par l’ouvrage, aura des répercutions jusqu’à l’exutoire du bassin à la Seine. Mais lorsque l’ouvrage régule la crue, nous avons encore deux semaines devant nous pour la voir sur l’Oise aval, et les tronçons Oise aval isarienne et francilienne sont au vert.
Toute personne attentive peut suivre l’actualité de nos ouvrages en s’abonnant au compte Twitter dédié @EPTBOiseAlerte. Ce compte est inactif en temps normal mais lorsqu’il donne des informations, sachez simplement qu’une crue importante a lieu en amont du bassin et qu’inéluctablement elle va arriver en aval. Sans donner la moindre prévision (ce n’est pas notre rôle, ce n’est pas notre métier, nous n’avons ni les moyens ni la disponibilité pour le faire, surtout en cas de crue), vous prenez une tendance avec une anticipation qui peut aller à plus de deux semaines dans le Val d’Oise. Alors suivez l’actualité de nos ouvrages !
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