Hier, le journal local l’Union publiait un article sur l’avancement du projet de Montorieux, illustré par une visite de la journaliste du barrage de Proisy en compagnie des agents de l’Entente. L’occasion pour nous aussi de faire un point de situation.
En 2005, des études exploratoires sur l’amont du bassin de l’Oise identifiaient quatre sites d’écrêtement des crues : Saint-Michel (hameau de Montorieux), Watigny, Gergny et La Bouteille. Les deux premiers, en amont d’Hirson, commune la plus sinistrée en tête de bassin de l’Oise, étaient considérés comme prioritaires et l’Entente lançait un marché de maîtrise d’œuvre pour la réalisation de ces deux ouvrages aux effets conjugués. Toutefois, les investigations environnementales mettaient assez vite en évidence la sensibilité des deux sites. Sur Watigny, la présence d’un ouvrage de régulation aurait eu pour conséquence une augmentation des dépôts de sédiments en lit mineur préjudiciable au frai des poissons. La perspective d’un refus administratif conduisait l’Entente à abandonner ce site et se concentrer sur celui de Saint-Michel, non concerné par le risque d’atterrissements.
Hélas, la moindre capacité de stockage disponible obligeait à concéder un débit régulé plus élevé dans Hirson.
Ainsi, l'ouvrage de Montorieux est-il conçu, à ce stade, pour restituer un débit environ décennal du Gland à l’entrée d’Hirson, sachant que le Gland conflue avec l’Oise en centre-ville et cette rivière ne fait pas l’objet de possibilités de régulation. C’est pourquoi les crues seraient encore largement débordantes en ville, ce qui est insatisfaisant. Pire, le projet de Saint-Michel seul ne peut se justifier économiquement — condition nécessaire pour quérir des financements.
En quête d’une complémentarité comme celle installée sur Guise (travaux de protection réalisés par le SIABOA, syndicat de l’Oise amont, après la crue de 1993) et Proisy (ouvrage qui restitue une crue non débordante dans Guise ainsi protégée), l’Entente a lancé une étude exploratoire sur les travaux qu’il conviendrait de réaliser dans la traversée d’Hirson.
La suppression du seuil Pasteur, bien engagée, constitue une première étape d’un long cheminement qui a le mérite de rendre un service immédiat pour les petites crues, les plus fréquentes. Mais d’autres travaux, eux aussi très ambitieux, devront s’enchaîner pour aboutir à une opération globale intégrant les gains apportés par l’ouvrage de Montorieux, véritable stratégie de lutte contre les inondations sur Hirson. Seule cette approche globale peut trouver une légitimité et recevoir des aides financières. C’est donc cette logique qui devra être élaborée par la Commission hydrographique Oise amont qui sera installée dès que les EPCI de ce territoire auront adhéré à l’Entente. Ils ne pourront le faire que lorsque le SIABOA aura renoncé statutairement à la compétence de prévention des inondations qu’il détient depuis plusieurs années par anticipation de la compétence GEMAPI. L’arrêté préfectoral est attendu, les délibérations ayant été prises au premier semestre.