Bruno HUISMAN, Maire de Valmondois (95), répond à nos questions suite à l’achèvement des travaux de gestion du ruissellement sur sa commune. L’Entente Oise-Aisne a finalisé le programme de travaux en concertation avec les agriculteurs et propriétaires fonciers puis a été maître d’ouvrage des travaux. Plusieurs zones tampon, quatre gabions, neuf fascines et une haie sur billon ont été créés. Ces ouvrages sont répartis sur les trois ravines principales qui descendent sur le village.
Entente Oise-Aisne : Les travaux de gestion du ruissellement sur Valmondois, portés par l’Entente Oise-Aisne, viennent de s’achever. Comment la commune tentait-elle de faire face à cet aléa jusqu’alors ?
Bruno Huisman : Nous avions déjà réalisé une première tranche d’aménagements d’hydraulique douce il y a quinze ans environ. Malheureusement, les fascines ont été balayées par les orages qui ont suivi... Elles n’étaient pas suffisamment implantées dans le sol. Une étude complémentaire a ensuite mis en avant la nécessité d’installer des gabions. Nous avons donc réalisé deux gabions sur la ravine des Carrouges. Ces ouvrages ont joué leur rôle de façon satisfaisante pendant plusieurs années, mais au fur et à mesure ils n’étaient plus efficaces, en raison de la terre qui s’y était accumulée.
EOA : Comment est né le projet d’aménagement avec l’Entente ?
B.H. : Souhaitant réaliser de nouveaux travaux, nous nous sommes alors tournés vers le syndicat de bassin, mais celui-ci ne disposait pas des crédits nécessaires pour financer les travaux. Nous étions désemparés ! On ne voyait plus à quelle porte frapper. Ni l’Etat, ni l’Agence de l’eau, ni le Département ni la Région n’étaient prêts à financer nos travaux. L’abandon des contrats de bassin fait que les uns et les autres se renvoient la balle... Finalement, la Gemapi a été propice pour nous. La rencontre avec Gérard Seimbille a été déterminante. Il a proposé que l’Entente Oise-Aisne lance une étude. C’était il y a trois ans environ, tout est donc allé très vite ! C’est l’illustration qu’une superstructure comme l’Entente peut agir localement, alors même que ses financements paraissent inadéquats à l’intervention locale...
EOA : Le projet a-t-il été bien accueilli par le monde agricole ?
B.H. : Les relations avec les agriculteurs ont connu différentes étapes. Lors des premières catastrophes, dans les années 2000, il y avait eu une incrimination forte de la responsabilité des agriculteurs en raison de leurs modalités de culture, comme l’orientation vers la pente des sillons ou le type de cultures pratiquées. Nous avons eu des discussions assez franches et ils ont accepté de modifier un peu leur manière de cultiver pour tenter de réduire le problème. Les échanges ont fait progresser les choses... Dans le cadre des négociations de l’Entente, les discussions avec les deux agriculteurs concernés se sont bien passées. Il a fallu convaincre de la nécessité de ces travaux, qui engendrent une légère réduction de la surface d’exploitation – notamment la haie sur billon aménagée au Bois Thibaut – mais ils comprennent. Cela d’autant plus que les attentes de la population sont fortes.
EOA : Quels retours avez-vous concernant ces travaux ?
B.H. : Ce qui est intéressant d’un point de vue local, c’est que toutes les communes de la vallée du Sausseron, et même Auvers-sur-Oise, sont des communes qui sont impactées par ces aléas et qui connaissent à des échelles différentes des problématiques de ruissellement. De ce fait, les études et les réalisations faites à Valmondois ont un retentissement très fort. Dans les réunions le sujet est souvent abordé. Cela fait partie des projets dont on sait qu’ils sont difficiles à réaliser. Alors quand l’on trouve le bon opérateur avec les bons financements, on le fait savoir !