L’Entente procède à l’entretien des digues de protection au titre de sa vocation de prévention des inondations, conformément aux dispositions du Décret 2015-526 du 12 mai 2015 (dit décret "digue"), que ce soit par transfert, par convention ou en tant que propriétaire. Plusieurs digues ont fait l’objet de conventions de mise à disposition, suite à l’adhésion d’EPCI depuis 2018. L’Entente doit procéder aux études et travaux le cas échéant.
Etudiant en école d'ingénieurs en Sciences et technologies de l’eau à Polytech Montpellier, Antoine Romano-Cotelli réalise son stage de fin d’études à l’Entente. Missionné sur la gestion et le classement de plusieurs digues, il témoigne des problématiques concrètes de reprise de gestion de ces ouvrages, notamment sur la digue de la Nonette (Senlis, 60) :
Antoine Romano-Cotelli : Suite au transfert de la compétence de Prévention des inondations (PI) de la Communauté de communes Senlis sud Oise à l’Entente, la gestion de la digue de Nonette a été transférée à l’Entente Oise-Aisne. Elle fait l’objet d’une convention de surveillance entre le Syndicat interdépartemental du SAGE de la Nonette (SISN) et l’Entente Oise-Aisne. Cette digue a la particularité d’être en charge d’eau permanente et se trouve dans un état dégradé, de sorte que d’importants travaux de confortement de la digue sont prévus.
Entente Oise Aisne : En quoi consistent ces travaux ?
A.R-C. : Safège est le maître d’œuvre choisi par le SISN pour superviser les travaux de la Nonette. L’entreprise a livré une étude en 2016 qui prescrit la pose d’un rideau de palplanche et la reprise du déversoir de la digue. Le déversoir actuel suscite des difficultés : il est en effet classé au titre des monuments historiques (ouvrage en pierre et bois datant du 17ème siècle) et doit être conforté sans modification ni reconstruction. Le montant total des travaux, pour lesquels l’Entente est dorénavant maître d’ouvrage, est estimé à environ 1,2 millions d’euros. Le chantier devrait commencer avant la fin de l’année 2019.
EOA : Comment s’effectue le classement d’une digue ?
A.R-C. : Nous devons tout d’abord procéder à étude de danger. Celle-ci inclut notamment une étude géotechnique, un historique des travaux réalisés, la mention des évènements de référence, les incidents éventuels recensés, les procédures de gestion… Pour la réaliser, nous missionnons un bureau d’études. Pour la Nonette, la consultation est en cours de rédaction et le marché devrait être lancé à l’issue des travaux de confortement.
EOA : Quelles sont les autres digues concernées ?
A.R-C. : L’Entente a actuellement une dizaine de digues en gestion. Pour ma part, je suis surtout mobilisé sur la route départementale qui longe l’Oise à Margny-lès-Compiègne (60) et la digue de Creil–Nogent-sur-Oise (60). Nous avons fait un repérage de terrain pour prioriser les travaux et effectué des relevés GPS altimétriques. Ces digues présentent un bon état général. Nous devons désormais lancer les marchés permettant de justifier du bon entretien de l’ensemble des digues dont nous assurons la gestion.