Après une première alerte à Noël (forts cumuls de pluie localement) puis début janvier (arrivée de la première crue de l'Oise de l'hiver), la population d'Appilly (60) était très inquiète de l'évolution la situation. En effet, 32mm de pluie sont tombés dans la journée du 14 janvier et le ru de Grandru, qui traverse la commune, a produit de premiers débordements, rappelant la crise de février mars 2020, où le bas du village était resté inondé 7 semaines.

Suite à cet épisode pluvieux, une crue est partie des têtes de bassins de l'Oise et de la Serre et se situe aujourd'hui sur Condren (02), station la plus proche. Dans cette perspective, l'ensemble des acteurs s'était coordonné dès jeudi 14 janvier pour élaborer un plan d'actions en situation de crise.

Le programme, proposé par l'Entente, consiste à réduire le débit sous le siphon de Manicamp (02) pour préserver le champ naturel d'expansion des crues (obligation réglementaire) tout en limitant les flots qui descendent sur Appilly. Ensuite, à la sortie du village, si le contrefossé qui longe le canal devait saturer, un dispositif de pompage mobile serait installé pour renvoyer l'excédent dans le canal. C'est la maîtrise des débits par le siphon de Manicamp qui rend accessible la possibilité de pomper dans le canal; une action sans l'autre ne suffit pas.

La préfecture de l'Oise, très active à l'approche de cette échéance, a reçu les accords de principe de la préfecture de l'Aisne (pour une gestion encadrée du siphon de Manicamp à titre exceptionnel et pour une durée limitée) et de VNF (pour recevoir des eaux excédentaires dans le canal). En outre le SDIS de l'Oise a apporté son expertise pour la mise en place des pompes. Toutefois, il ne dispose pas de pompes suffisamment puissantes et le recours aux moyens nationaux mobilisables par le ministère de l'intérieur ont été appelés en renfort.

L'ensemble des acteurs et les élus locaux étaient présents ce dimanche après-midi pour faire une point de situation sur place, tandis que le pic de crue sur Appilly est dorénavant estimé à vendredi 22 janvier. L'Entente a été mandatée pour apprécier le risque à court terme, mais aussi tout au long de l'hiver, le temps qu'elle-même présente ses préconisations pour des travaux de moyens terme.

Ainsi, tous les acteurs sont préparés à une éventuelle situation de crise, chacun sait ce qu'il a à faire en de telles circonstances, de sorte qu'une crise similaire à 2020 devrait être gérée.