La commission hydrographique Serre s’est déroulée le 24 mars en visio-conférence, sous la présidence de Bernadette Vannobel, déléguée à l’Entente et vice-présidente du développement durable du conseil départemental de l’Aisne. Après une première partie consacrée à la gouvernance et à la répartition des compétences entre les différents acteurs de la GEMAPI, les échanges ont rapidement porté sur les crues de janvier-février.
Ce fut l’occasion pour l’Entente d’expliquer à nouveau pourquoi le barrage de Montigny-sous-Marle n’a pas été amené à réguler la crue. Les barrages ont vocation à réguler les grandes crues, celles qui causent des dommages majeurs pour les habitations et les entreprises. Pour les évènements moins significatifs, qui causent les premiers dommages (routes barrées, problèmes de réseaux d’eau…), l’Entente développe des actions locales et mobilise d’autres moyens de sa "boîte à outils". Les commissions hydrographiques doivent permettre de faire remonter et d’identifier les problématiques en vue de trouver des solutions adaptées localement (murets de protection, amélioration de la précision des prévisions et traduction opérationnelle, etc.). Ce fut l’occasion pour l’Entente de faire connaitre son dispositif de réduction de la vulnérabilité, permettant de bénéficier jusqu’à 80% d’aides pour réaliser des travaux de protection des biens, pour toute habitation, ERP ou entreprise de moins de 20 salariés, en zone inondable. Une communication sera prochainement réalisée auprès des EPCI membres pour promouvoir ce dispositif auprès du grand public.
L’Entente souhaite également améliorer l’information locale. Cela passe tout d’abord par le développement du réseau de mesures : une nouvelle sonde sera installée sur la commune de Lugny (02) et une échelle limnimétrique sera posée à Marle sur le Vilpion, au pont de la Madeleine (repère visuel de la cote de régulation du barrage de Montigny-sous-Marle). Le modèle d’anticipation des crues, en cours de tests, sera lui aussi une source précieuse d’informations qui seront remontées localement, pour mieux appréhender les phénomènes et s’y préparer.
Enfin, l’Union des syndicats de l’Aisne a présenté ses actions sur les rivières et la gestion du ruissellement, pour le syndicat de la Serre aval et le syndicat de la Serre amont et du Vilpion. Hubert Compère, président de la Serre aval, a souligné les difficultés de financement des programmes d’entretien des rivières par les syndicats, notamment de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes et allergisantes (renouée du japon, berce du Caucase) qui colonisent les berges. Ces opérations de gestion des invasives étaient autrefois subventionnées par l’Entente, avant le repositionnement des compétences de la GEMAPI ; l’Agence de l’eau y apporte toujours une aide, mais en tant que soutien à l’entretien de cours d’eau et donc sur des montants plafonnés. La diminution des aides et la sensibilité du recours à l’impôt font peser, particulièrement sur ce territoire, des enjeux d’entretien des cours d’eau.