La situation évolue très lentement : la végétation, abondante en cette saison, freine les écoulements, de sorte que le "timing" de l'inondation auquel nous sommes "habitués" n'est pas du tout respecté. Nous sommes donc partis pour plusieurs semaines avant d'avoir évacué le volume par ailleurs colossal de la pluie tombée ces deux derniers jours.
Sur la rivière Oise, la crue est passée à Guise et descend lentement sur Origny-Sainte-Benoîte (02). Nous attendons le passage du pic à cette station pour nous faire une idée de l'étalement de la crue du fait de la végétation. Comme nous le soulignions hier, les modèles ne sont pas adaptés à la prévision des situations estivales et nous devons nous en remettre à l'observation. Quoi qu'il en soit, les niveaux sont toujours très soutenus au barrage de Proisy ou le second pic généré par les pluies du 15 juillet n'est pas encore passé. Après être descendu à la cote 107,57 m NGF, le niveau est remonté à 107,65 (pour une régulation à la cote 107,80). Un agent de l'Entente est toujours sur place.
Sur la rivière Serre, la crue est étale entre Mortiers et Pont-à-Bussy (02) sur des niveaux modérés.
Sur la rivière Aisne, la crue est étale à Mouron (08, confluence Aisne–Aire) et a atteint le record de décembre 1993, soit la plus forte crue connue de mémoire d'homme. Le long de l'Aisne, dans le département des Ardennes dans un premier temps, nous invitons à la plus grande prudence car, dans l'attente d'éléments permettant d'apprécier un éventuel étalement de la crue, la perspective de revivre les niveaux de 1993 doit alerter.
A ce stade, nous devons attendre patiemment que les crues progressent pour apprécier leur étalement et se risquer à un pronostic sur les incidences sur l'aval (Rethel et Soissons sur l'Aisne, La Fère sur l'Oise). Par prudence, nous réitérons notre message de précaution à l'attention de tous les riverains des rivières situés plus en aval. Préparez-vous à être surpris.