Les crues atypiques qui descendent nos vallées déjouent les modèles de prévision : en effet, la végétation estivale abondante change les conditions d'écoulement : pour un débit donné, l'écoulement est freiné et il s'ensuit un exhaussement des niveaux. La correspondance entre une cote et un débit est altérée par rapport aux crues connues, toutes hivernales, sur lesquelles les modèles sont calés. Il ne nous reste que l'observation, le bon sens et la connaissance du terrain.
Sur l'Oise, la crue a dépassé Origny-Sainte-Benoîte (02). La comparaison des niveaux entre Flavigny-le-Grand et Origny-Sainte-Benoîte, deux stations consécutives du réseau Vigicrues, montre que la crue s'affaisse significativement. Au vu des niveaux par ailleurs assez limités de la Serre à la confluence avec l'Oise, nous estimons la cote maximale à Condren à environ 2,35m pour dimanche après-midi. Sur cette perspective, il ne devrait pas y avoir de dommages notoires supplémentaires le long de la vallée. Cette cote de 2,35m à Condren correspond à l'inversion du débit dans le siphon de Manicamp. Mais la faible durée de ce phénomène et l'absence de débit notoire de la Rive ne devrait pas nécessiter d'intervenir sur les vannes du siphon. Toutefois, après un point de crise avec la Préfecture de l'Oise cet après-midi, les différents services de l'Etat se tiennent prêts à prendre toute décision si la situation le nécessite.
Sur l'Aisne, la crue arrive sur Rethel (08) et s'atténue beaucoup moins, ne se situant que 60 cm sous la cote de décembre 1993. Elle progresse aussi très lentement et la vigilance reste de mise le long de cette rivière pour les prochains jours.
Ainsi, si l'Oise moyenne et le compiégnois semblent bien partis pour éviter des dommages préjudiciables, la vallée de l'Aisne n'en sortira sans doute pas indemne.