L’épisode de crues en cours commence à se dessiner à l’échelle du grand bassin. Si la crue de l’Oise amont, avec deux pics successifs, se situe sur des niveaux assez communs (crue observée en moyenne tous les deux ans), la crue de la Serre a failli provoquer le baptême de l’ouvrage de Montigny-sous-Marle (02), mais la crue à la confluence entre la Serre et le Vilpion à Marle, passait sensiblement sous le pont de la Madeleine, critère de déclenchement éventuel de la régulation par cet ouvrage récemment inauguré.
Mais la situation est plus sérieuse sur l’Aisne amont et l’Aire. A Varennes-en-Argonne (55) tout d’abord, la crue a atteint 3,29m, deuxième plus forte crue contemporaine après le record estimé centennal de décembre 1993 à 3,76m. A Verrières (51) ensuite, la station récente (installée en 1997, donc postérieurement aux crues de décembre 1993 et janvier 1995) enregistrait un record historique à 3,41m, bien au-dessus des 2,87m de janvier 2018, de sorte que quelques dommages localisés étaient constatés sur Sainte-Ménehould (51) un peu plus en aval.
Aujourd’hui, le pic de crue se situe à la confluence Aisne–Aire, à Mouron, où la cote atteint 3,66m, 27cm sous le record de décembre 1993. La très grande largeur du lit majeur sur ce secteur amène à relativiser l’importance du pic de débit. Si cette crue va maintenant descendre lentement la vallée de l’Aisne, il convient d’être prudent sur le rethélois et l’aval de cette agglomération : des cumuls de pluie de l’ordre de 35mm sont attendus sur le bassin de la Vaux (08) entre dimanche et mardi, le pic de crue induit par cet affluent réactif pouvant renchérir celui de l’Aisne qui ne devrait pas être très loin à ce moment-là. Nous ferons un point de situation en début de semaine prochaine au vu de l’ampleur de cette nouvelle pluie et de sa contribution constatée à l’événement en cours.
